Des légumes aux vergers : le choix de la diversification
24 février 2025 — Agriculture
Alors que les portes du Salon International de l’Agriculture s’apprêtent à s’ouvrir à Paris, le Département se met en mode « fruit style ». En attendant le retour du printemps dans les vergers, la « route des fruits » sera à l’honneur du stand 76 et les acteurs de la filière à la une du site internet, avec notre série d’articles et de vidéos, pour tout savoir sur l’arboriculture en Seine-Maritime. Aujourd’hui, portrait d’Edwige Prasse, maraîchère qui se lance dans la diversification en agroforesterie.

Pour faire face aux aléas climatiques, répondre aux enjeux environnementaux, tout en recherchant à compléter leurs revenus, de plus en plus d’exploitants agricoles font appel à la diversification des cultures. Une des pratiques les plus répandues en Seine-Maritime est l’agroforesterie, technique qui consiste à planter des arbres dans ses parcelles cultivées. C’est le cas d’Edwige Prasse, maraîchère à La Londe. Cette ancienne directrice de cinéma, reconvertie après la crise de la Covid-19, exploite aujourd’hui près de 1,3 hectares dans sa micro-ferme « L’onde verte ».
Nourrir les enfants
« Les confinements et la fermeture des cinémas ont été une révélation pour moi, se souvient-elle. C’est à ce moment que j’ai décidé de me réorienter dans la création de potagers et que je me suis intéressée à la permaculture. Je voulais vivre en plein air. » Après avoir suivi des formations avec la Chambre d’agriculture et obtenu son brevet professionnel d’exploitante agricole, une opportunité s’est offerte à La Londe. « La municipalité recherchait un maraîcher pour alimenter sa cantine scolaire avec des produits bios. Je me suis lancé dans le projet ». Aujourd’hui, elle y cultive de multiples légumes selon les saisons : poireaux, navets, concombres, carottes, petits pois, échalotes, courgettes, potimarrons, radis et bien d’autres. Ces produits sont destinés à la restauration scolaire, mais aussi aux primeurs locaux et à la vente en direct.Pour une agriculture durable
Depuis un an, elle s’est lancé un nouveau défi : la diversification avec la culture fruitière. Pour elle, un des objectifs est de pouvoir échelonner les récoltes sur toute l’année. En outre, s’occuper des arbres favorise le travail debout : « c’est moins fatigant que le maraîchage dans la durée », explique-t-elle. Mais surtout, « l’agroforesterie un bénéfice pour l’environnement et l’ensemble des cultures, insiste Edwige Prasse. Cela contribue à créer un écosystème complexe qui favorise la biodiversité, et notamment la présence de « biodéfenseurs » pour lutter contre les ravageurs. Dans l’agriculture biologique, ils sont essentiels. Les arbres permettent aussi d’apporter de la fraîcheur par temps chaud. Ils freinent le ruissellement par temps de pluie. »Un verger pas comme les autres
En 2024, Edwige Prasse a planté 24 porte-greffes de pruniers et près de 200 myrtilliers, auxquels s’ajoutent des framboisiers. « J’aime bien faire des choses que les autres ne font pas, sourit-elle. Dans mes serres, vous trouverez des piments de Cayenne, des jalapeños ou encore des kiwanos. Dans une région de pommiers, je ne cherche pas à être compétitive sur les pommes. » Aussi, elle a préféré faire pousser différentes variétés de prunes, comme la quetsche, la mirabelle, la verte bonne ou encore la prune de Montfort. « Je vais continuer à multiplier les variétés. J’ai plein d’idées. Mon projet est de créer un jardin-forêt. » Pour l’aider dans son développement, Edwige Prasse a bénéficié d’un soutien du Département de 4 458 euros, dans le cadre des aides aux petits investissements. L’an passé, elle a eu ses premières récoltes de myrtilles et préparé ses premières confitures.
Pour en savoir plus sur les produits et projets d’Edwige Prasse, rendez-vous sur le site de sa boutique en ligne : L’onde verte ou directement à la ferme, 551 rue des Canadiens à La Londe, chaque samedi de 10 h à 13 h.