« Je n’ai pas encore tout donné », avait prévenu Alexis Hanquinquant après son sacre aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Samedi 18 octobre, à Wollongong en Australie, le triathlète yvetotais a remporté son huitième titre de champion du monde. Un nouveau succès obtenu, à 39 ans, en bouclant le parcours - 750 m de natation, 20 km de vélo et 5 km de course à pied - en 58’39’’, avec près de 24 secondes d’avance sur son premier poursuivant. Le roi de la discipline, sur laquelle il règne depuis 2017, continue d’affoler les chronomètres et d’écrire sa légende : deux fois champion paralympique, huit fois champion du monde, huit fois champion d’Europe et sept fois champion de France. Et il ne compte pas s’arrêter là : « Mon objectif est d’aller chercher deux médailles lors des prochains Jeux de Los Angeles en 2028, en individuel et en relais mixte. C’est une vraie source de motivation pour moi ».
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« Une machine » à gagner
Né en 1985 à Yvetot, Alexis Hanquinquant est aujourd’hui licencié au club Rouen Triathlon. Avant cela, Alexis était déjà un sportif de haut niveau, notamment champion de France en boxe full-contact. En 2010, il est victime d’un accident du travail sur un chantier et perd sa jambe droite. En 2015, il se lance dans le paratriathlon. « Alexis est arrivé comme un boulet de canon en finissant vice-champion de France dès sa première année, retrace Nicolas Becker, entraîneur de l’équipe de France. C’est une machine. Ses capacités physiques brisent les préjugés sur les para-athlètes. » D’ailleurs, le double champion paralympique se considère comme un athlète à part entière : « Je ne vis pas avec un handicap, mais avec une différence qui me rend unique. Ma prothèse en carbone est devenue une extension de moi, sans laquelle je ne serais pas l’homme que je suis aujourd’hui. »
Porte-drapeau de la Seine-Maritime
Véritable modèle pour tout le monde du sport et locomotive pour le handisport, Alexis Hanquinquant a été désigné porte-drapeau de la délégation française aux Jeux de Paris 2024, au côté d’une autre athlète paralympique, Nantenin Keïta. Un peu plus tôt, le 8 juillet, il était également relayeur de la flamme olympique lors de son passage en Seine-Maritime. Membre de la Seine-MariTeam76, il a ainsi porté haut les couleurs de sa ville et de son département. « Je suis un pur produit yvetotais. J’y suis né, j’y vis et certainement j’y mourrai », a-t-il confié. Malgré le succès, le triathlète reste authentique et fidèle à lui-même. Et, outre conserver son invincibilité au triathlon le plus longtemps possible, il reste attaché à
combattre les discriminations liées au handicap et à promouvoir le handisport. En avril dernier par exemple, il était présent, aux côtés du Président du Département, Bertrand Bellanger, et des élus locaux, pour inaugurer le nouveau centre aquatique de Gournay-en-Bray, 100% accessible aux personnes à mobilité réduite.