Femmes dans la tech : et si on cassait (enfin) les codes ?
06 mars 2025 — Droit des femmes
La place des femmes dans le numérique, c’est le thème qu’a choisi d’aborder cette année le Département à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars. Une journée dédiée aux professionnels est organisée le 7 mars à l’Hôtel du Département à Rouen avec parmi les invités, Chloé Masse, créatrice du collectif « Casseuses de codes ». Elle témoignera de son expérience.

Elle a découvert le monde du numérique presque comme une évidence, après un petit détour par un bac littéraire, un master en administration des entreprises, et quatre années passées dans la chocolaterie familiale. À 27 ans, une rencontre décisive oriente Chloé Masse vers une école d’informatique et c’est la révélation. « Pour moi, le numérique, c’est un jeu de construction. C’est stimulant, créatif. À partir de briques de langage, on peut imaginer toutes sortes d’outils qui permettront ensuite de faciliter le travail des gens », résume-t-elle, enthousiaste. Seul hic : l’environnement de travail, avec une promotion de moins de dix filles pour 70 garçons : « je n’étais pas habituée à ça ! »
Des femmes pionnières
Dans le milieu de la tech, cette situation n’est pas un cas isolé. Selon l’Insee, à peine un quart des emplois liés au numérique sont aujourd’hui occupés par des femmes, alors même que le secteur est en pleine progression. Plus ennuyeux, celles qui parviennent à s’imposer, finissent souvent par se décourager. Selon des chiffres cités par le Pôle Emploi (aujourd’hui France Travail) en 2022, une femme sur deux quitte la tech avant l’âge de 35 ans.« Pourtant il n’y a rien de spécifiquement masculin dans les métiers du numérique ! » relève Chloé Masse. En s’intéressant d’un peu plus près au sujet, elle découvre même que beaucoup de femmes ont été pionnières dans le développement, à l’époque où les métiers les plus prestigieux – et les plus masculins - étaient plutôt orientés vers la construction des ordinateurs. Grace Hopper, créatrice du langage Cobol, un des premiers langages de programmation, Ada Lovelace à l’origine du premier algorithme destiné à être exécuté par une machine, Radia Perlman, surnommée « la mère d’internet » pour ses contributions majeures aux protocoles de réseau.... « Des noms que plus personne ne connaît aujourd’hui ! », regrette la jeune femme qui a depuis compilé ces « oubliées de l’histoire » dans une application baptisée Her story.