Fermeture exceptionnelle du parc de Clères du 1er au 4 septembre
31 août 2020 — Actualité
Le parc de Clères sera fermé au public du mardi 1er au vendredi 4 septembre inclus afin de procéder à l’abattage d’un arbre.

L’arbre en question est un frêne d’une trentaine de mètres situé sur les hauteurs du parc au niveau de la cabane des antilopes. Afin de le couper, il est nécessaire de faire intervenir une nacelle et de démonter une partie de l'abri des animaux. Ainsi, pour le bien-être des 35 antilopes cervicapres, l’une des espèces emblématiques du parc animalier, vivant en liberté dans le parc et dont la zone de refuge sera inaccessible pendant ces quelques jours, le parc sera fermé du mardi 1er au vendredi 4 septembre 2020.
L’occasion de faire une parenthèse sur la végétation de ce lieu paisible, où faune et flore cohabitent en parfaite harmonie. Et ce, depuis 1 siècle !
En effet, si les wallabies de Benett et les pandas roux se tirent la vedette parmi les 1 500 animaux présents, le parc de Clères est un véritable paradis terrestre pour la végétation (Colette elle-même le décrivit comme tel dans l’un de ses ouvrages). C’est la raison pour laquelle il est qualifié de parc animalier et botanique.
Pourquoi abattre ce frêne ?
Au parc de Clères, comme dans tous les sites historiques dont le Département est propriétaire, un suivi phytosanitaire des arbres est effectué tous les deux ans. Ce diagnostic, effectué en deux temps (en hiver puis quand les arbres sont en feuilles) permet de s’assurer de la bonne santé des arbres et de la sécurité du public. Il s’avère que ce frêne, atteint de la chalarose, est presque totalement mort. Cette maladie invasive, causée par un champignon et venue des pays de l’Est, est arrivée en France il y a une dizaine d’années et représente un réel problème sanitaire pour les frênes de la région. « L’abattage d’un arbre est vraiment la dernière décision que l’on prend, lorsque les autres traitements sont inefficaces. » confie Thierry Hay, responsable de la cellule parcs et jardins au Conseil Départemental de la Seine-Maritime.
Une végétation luxuriante
C’est sous l’impulsion de Jean Delacour que le parc de Clères devint ce havre de paix pour les animaux qui y vivent en grande partie en semi-liberté. Ornithologue et naturaliste, il achète le château de Clères en 1919 et rapporte de ses nombreuses expéditions, une grande collection d’arbustes, plantes vivaces et bulbes. Il engage alors Henry Avray Tipping, un éminent paysagiste anglais à qui il confie la mission de séparer le parc en deux : une première partie comprenant le grand parc et le lac afin que Jean Delacour puisse y mettre ses collections d’animaux en semi-liberté et ses volières, tandis que les abords du château sont dédiés aux collections botaniques et quelques oiseaux n’abimant pas ces dernières.
Dès l’entrée, un sequoiadendron d’une quarantaine de mètres de hauteur déploie alors ses branches aux visiteurs. Dans les allées du parc se succèdent ensuite bosquets et grands arbres tels que les hêtres, hêtres pourpres, tilleuls, marronniers, cèdres, érables, pins, noyers d’Amérique.
Dans les années 1920-1930, avec ses différentes espèces et variétés de plantes nouvelles et rares, le parc de Clères était même considéré comme l’un des plus beaux parcs animalier et botanique d’Europe. Après la seconde guerre mondiale et l’occupation allemande du site, les collections, peu entretenues finirent par péricliter. Et même si Jean Delacour restaura le domaine, les collections botaniques ne retrouvèrent pas leur richesse originelle.
Aujourd’hui, le Département de la Seine-Maritime, propriétaire du site, s’attache à restaurer, valoriser et faire reconnaître le travail de Jean Delacour. Les collections botaniques et animalières sont enrichies dans l’esprit de ce dernier en se basant sur la documentation existante et en relation avec ses expéditions et voyages. Pour cela, une équipe de quatre jardiniers travaille tout au long de l’année pour entretenir le parc.
La terrasse du château et ses parterres ont été complétement repris en 2011 en respectant les tonalités voulues par Jean Delacour et les massifs ont été replantés de vivaces, bulbes et autres.
Les volières et faisanderies ont également été restaurées et les aménagements paysagers de ces dernières ont été conçus en lien avec les exigences et le pays d’origine des animaux présentés. On peut y trouver des collections de Rhododendrons, Camellia japonica et sasanqua, des azalées mollis japonaises, Magnolia stellata, graminées, fougères.
Cet automne, le lac sera à son tour restauré.
Qu’est-ce qu’un jardin botanique
Les collections d’un jardin botanique renferment parfois des plantes rares ou menacées dont la conservation hors de leur milieu naturel est indispensable. Les plantes, peuvent aussi être échangées entre les jardins botaniques afin de distribuer largement des plantes rares ou peu connues. Le parc de Clères a ainsi vu pousser la Gunnéra du Brésil, une variété de rhubarbe géante ou le Crinum de Moore, un bulbe originaire d’Afrique du Sud, rapportées des voyages de Jean Delacour.
Le parc de Clères, un jardin à l’anglaise !
Le jardin à l’anglaise se caractérise par ses formes irrégulières : chemins sinueux, végétation en apparence non domestiquée. Le but : magnifier la nature. Le jardin à l’anglaise donne une impression de naturel, avec des formes et des couleurs variées. Dans l’ensemble le parc de Clères est un parc à l’anglaise avec une végétation luxuriante et les éléments architecturaux en son cœur. Cette idée de jardin a pour but de créer des points de vue originaux et des surprises lors de la balade.
Informations pratiques
Parc de Clères
32 avenue du Parc
76690 Clères
Le parc est ouvert tous les jours de 10h à 19h (dernier billet délivré à 17h45) jusqu'au 31 août
Du 5 au 30 septembre de 10h à 18h30 (dernier billet délivré à 17h15)
Du 1er au 11 octobre de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h30 (dernier billet délivré à 17h15)
Tarif : 9 € (réduit : 7,50 € / 3-11ans : 6,50 €) - Gratuit pour les moins de 3 ans
www.parcdecleres.fr
© Marceau Bellenger