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Les archives insolites du Département : les débuts de la police scientifique

26 février 2021 — Culture et Patrimoine

Du 22 février au 5 mars, les Archives départementales proposent chaque jour, hormis les week-ends, un sujet à la fois historique et insolite. Aujourd’hui : les débuts de la police scientifique !

Les archives insolites du Département : les débuts de la police scientifique
© Archives départementale de Seine-Maritime

Si les séries ont fait connaître au monde entier les méthodes de la police scientifique de ces dernières années, la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle voient l’essor des sciences et techniques appliquées aux enquêtes judiciaires. Les acteurs de l’enquête criminelle se spécialisent, avec notamment le recours croissant aux experts qui doivent intervenir les premiers sur la scène de crime à la recherche des moindres indices, établir des rapports d’expertise pour les juges d’instruction, monter à la barre…

Voici par exemple le procès-verbal de la visite du cadavre de Jean Decorde, herbager trouvé mort dans un champ, dressé par Alexandre Lefébure, chirurgien juré royal de Saint-Saire, commis à cette tâche par une ordonnance du bailli de la haute justice de la Rosière, 9 mars 1734.

“Nous Alexandre Lefebure, chirurgien juré royal demeurant à Sainct-Saire, à l’exécution de l’ordonnance de monsieur le baillif de la Rosière du jour de hier qu’il nous a commis pour faire la visite du cadavre de Jean de Corde, herbager demeurant en la paroisse de Sainct-Saire, lequelle a été trouvéz le jour de hier mort dans un clos nommé le Clos Aillix, dépendant de la haut justice de la Rosière, somme transportés audict lieu où le corps dudict de Corde étoit gissant, en la présence dudict sieur baillif de la Rosière, du sieur procureure fiscal, et avons procédé à la visitte d’iceluy, auquel nous aurions trouvé estre tombéz de son haut la face contre terre, le bras droit pliéz sous la clavicule du mesme costéz droit, et l’autre bras coubéz (sic) et apuyéz à point ferméz desus, son corps un peu tournéz à droit, à comencer depuis les muscles des lombes, ce qui nous a fait trouver la jambe droitte un peu plus pliéz que la jambe gauche, appuiéz contre [...] de la terre labouréz, et après l’avoir tournéz sur le dos nous luy aurions remarquéz le visage avec comtusions, les cartilages du néz aplattis et excoriés à l’extrémitéz du néz avec une sérositéz sanieuse qui en sortoit, et sur la partie moyenne antérieure du bras nous aurions remarquéz un contusion de la largeur d’un écu advivéz par une piqeüre d’épine (...).“

C’est la naissance de la police scientifique et de la médecine légale, appelées sciences forensiques (c’est-à-dire utilisées dans les cours du justice, de latin forum), la première correspondant aux activités scientifiques et techniques de la police liées à la recherche et à l’identification des auteurs et/ou victimes d’infractions, la seconde visant à déterminer les causes des lésions des victimes par le biais d’autopsies, ainsi que l’heure de la mort, l’état de digestion, la présence de lutte et la chronologie des faits.

C’est Alphonse Bertillon, futur chef du service de l’identité judiciaire à la préfecture de police de Paris, qui codifie les dessins et photographies judiciaires et, surtout, invente en 1882 le fichier d’identité anthropométrique, appliquant aux criminels une méthode de signalement via diverses mensurations (envergure, taille, buste, tête, oreilles, couleur des yeux par exemple, mais aussi cicatrices, tatouages…). Puis, en 1892, il diffuse la dactyloscopie, technique d’identification par les empreintes digitales développée par Henry Faulds et Francis Galton.

Empreintes digitales de comparaison dans l’affaire du triple assassinat à Saint-Eustache-la-Forêt, 26 novembre 1919.

Anthropométrie judiciaire (ancêtre de la biométrie) et surtout plus tard dactyloscopie permettent de pallier l’abolition en 1832 du marquage au fer rouge des délinquants, qui rendait délicate l’identification des récidivistes. En effet, les empreintes digitales retrouvées sur les scènes de crime peuvent permettre de confondre ou d’innocenter les suspects (cette technique présente un avantage certain sur l’anthropométrie, cette dernière trouvant ses limites dans le fait que le criminel ne laisse pas ses mesures osseuses sur la scène de crime...).

Tableau synoptique des traits physionomiques pour servir à l’étude du « portrait parlé », vers 1900. Musée de la préfecture de police de Paris.

Ce tableau destiné aux commissariats de police de France fut établi par Bertillon, qui élabora le concept de « portrait parlé » : « nous appelons portrait parlé la description minutieuse d’un individu faite spécialement en vue de sa recherche et de son identification sur la voie publique. Ce signalement doit pouvoir être récité « au pied levé » et sans hésitation par l’agent ; de là son appellation de portrait parlé » (Bertillon, Identification anthropométrique, instructions signalétiques, 1893).

Par ailleurs, ces nouvelles méthodes d’identification des criminels permettent désormais bien souvent d’éviter les fréquents passages à tabac de suspects pour l’obtention d’aveux (l’identification par l’ADN n’apparaît qu’en 1985). Un élève de Bertillon, Edmond Locard, surnommé le « Sherlock Homes français » et auteur de L’Enquête criminelle et les méthodes scientifiques (1920), crée quant à lui en 1910 le premier laboratoire de police scientifique du monde, dans les combles du palais de justice de Lyon, équipé pour faire des analyses balistiques, toxicologiques, graphométriques ou encore entomologiques. Ce laboratoire, visité alors par Hoover, le chef du FBI, et les responsables de Scotland Yard, est à l’origine de l’actuel Institut national de la police scientifique, à Écully près de Lyon.

Véritable père de la criminalistique, Locard préconise une visite méthodique de la scène de crime basée sur la théorie de l’échange, toujours d’actualité, selon laquelle tout auteur d’un crime laisse des traces de son passage et emmène avec lui des éléments de cet endroit.

Croquis de scène de crime qui préfigure ce que sera la police scientifique

C’est à cette époque que Clémenceau, président du Conseil, réorganise et modernise la police : institution des brigades de police mobile en 1907, dites aussi brigades du Tigre (Caen est dotée d’une de ces brigades, ce qui n’est pas le cas de Rouen), évolution de l’équipement du policier (armement - revolver 8 mm puis Browning -, moyens de locomotion - automobiles dès 1911, la brigade de police mobile du Calvados étant dotée de Dion-Bouton).

Au niveau local, au Havre et à Rouen très rapidement, au début du XXe siècle, furent créés des services anthropométriques auprès des commissariats de sûreté. Ils servaient surtout, dans la mesure où la dactyloscopie supplanta vite l’anthropométrie judiciaire, à la confection des carnets anthropométriques des gens du voyage, instaurés en 1912 et qui perdurèrent jusqu’en 1969.

Par ailleurs, à Rouen, un service régional de l’identité judiciaire fut créé en 1943. En revanche, Rouen, pendant la période étudiée, n’a jamais connu de laboratoire de police scientifique. Seules Marseille, Lille et Toulouse, à l’instar de Lyon, bénéficièrent de telles installations avant la Seconde Guerre mondiale.

Concernant la médecine légale judiciaire, certes, dès le XVIe siècle, on connaît des cas d’autopsies judiciaires réalisées par des barbiers-chirurgiens, qui apprécient les blessures des victimes et l’acharnement de l’agresseur, mais la réglementation commence à se préciser sous le Premier Empire et les véritables fondateurs de cette science en France sont les médecins légistes, Jean-Jacques Belloc et Alexandre Lacassagne (maître de Locard) à la fin du XIXe siècle. La première chaire de médecine légale à l’université de Paris est instaurée en 1877, et la première salle d’autopsie à la préfecture de police de Paris est inaugurée en 1881.