Plantez des fruitiers !
21 février 2025 — Agriculture
Alors que les portes du Salon International de l’Agriculture (SIA) s’apprêtent à s’ouvrir à Paris, le Département se met en mode « fruit style ». En attendant le retour du printemps dans les vergers, la « route des fruits » sera à l’honneur du stand 76 et les acteurs de la filière, à la une du site internet, avec notre série d’articles et de vidéos, pour tout savoir sur l’arboriculture en Seine-Maritime. Aujourd’hui, les collectivités s’engagent : l'exemple de la communauté de communes des Falaises du Talou.

Sur la commune nouvelle de Petit-Caux, à Biville-sur-Mer, entre deux hangars d’une zone d’activité, un vieux verger sommeille encore sous un soleil d’hiver. Cette parcelle de 9 000 m2 était vouée à la construction mais la communauté de communes des Falaises du Talou en a décidé autrement. Labellisé « Territoire engagé pour la nature » depuis 2021, ce regroupement de 24 communes s’étirant du littoral au plateau d’Aliermont, s’est lancé dans un programme ambitieux pour préserver et restaurer la biodiversité. L’objectif : acquérir et gérer durablement un réservoir de nature de 100 hectares d’ici 2026, la restauration du vieux verger faisant partie du plan.
Une vingtaine de fruitiers replantés
« La parcelle a donc été rachetée en 2024 pour restaurer et reconfigurer le verger afin de l’ouvrir ensuite au public », explique Loïc Beaucamp, vice-président en charge du Développement durable aux Falaises du Talou. Pour compléter la collection de vieux arbres, une vingtaine de fruitiers seront replantés et une mare sera aménagée ainsi qu’un kiosque pour accueillir des animations. « Les travaux viennent tout juste de démarrer », précise Arnaud Maruite, responsable Environnement et Développement territorial. Dès le printemps, le verger sera donc en libre accès pour le public qui pourra venir s’y promener, et il servira aussi de support de sensibilisation à l’environnement, notamment pour les enfants de l’école de Biville-sur-Mer. Parallèlement, un exploitant local va être sollicité pour valoriser les pommes du verger et en faire du jus pour des dégustations publiques.7000 arbres d’ici 2026
Au-delà du verger de Biville-sur-Mer, c’est en fait tout une trame de fruitiers que la communauté de communes souhaite aujourd’hui reconstituer en menant depuis 2021 un vaste programme de plantations. Chaque année, les habitants comme les entreprises peuvent ainsi acquérir des plants à un prix très attractif, à l’occasion de journées de distribution (voir notre vidéo). « Des ateliers de taille de fruitiers sont également proposés pour apprendre les techniques d’entretien et tout un calendrier d’animations est à retrouver sur le site des Falaises du Talou », poursuit Arnaud Maruite. De même, les communes sont incitées à planter sur leurs espaces verts ou à restaurer leurs anciens vergers. Près de 4 000 arbres ont d’ores et déjà été mis en terre et ce nombre devrait grimper à 7 000 d’ici 2026.Le Département accompagne les collectivités
Autrefois emblématiques de nos campagnes - en 1807, on recensait près de 5 millions de pommiers en Seine-Maritime contre 600 000 environ aujourd’hui – les vergers traditionnels ont en grande partie disparu du paysage, à la faveur du remodelage agricole. Leur contribution à l’identité des territoires, mais aussi aux enjeux de biodiversité n’est pourtant plus à démontrer. De plus en plus de collectivités entreprennent ainsi de replanter ou de favoriser la plantation d’arbres fruitiers en privilégiant les variétés locales, convaincues de leurs bénéfices, autant paysagers qu’écosystémiques.Création de vergers partagés ou sauvegarde des anciens vergers, programmes de replantation..., le Département encourage toutes ces initiatives à travers notamment deux types de soutiens :
- Une aide financière directe « à la préservation du patrimoine naturel et à la biodiversité » s’adresse aussi bien aux collectivités qu’aux particuliers. Elle vise uniquement les projets qui ont vocation à s’intégrer à la trame verte du territoire (plantation de vergers de haute tige dans des zones naturelles ou d’anciens pâturages, à l’exclusion des jardins d’agrément).
- Parallèlement, dans le cadre de sa politique en faveur de l’arbre mise en œuvre depuis 2024, le Département lance également un appel à projets associant programme de plantation et volet pédagogique. Un dispositif dont a pu bénéficier justement la communauté de communes des Falaises du Talou. Au vu de son succès, celui-ci sera donc reconduit en 2025 : les dossiers sont à déposer avant le 30 avril auprès de la direction de l’Environnement (aat-nature@seinemaritime.fr).
Enfin, pour les curieux : on rappellera que la collectivité gère aussi elle-même un verger, dans les jardins de l’abbaye Saint-Georges de Boscherville. Quatre parcelles regroupant 350 pommiers à couteaux, à cidre, pruniers et poiriers s’étendent au pied des carrés maraîchers. Lundi 24 février, les visiteurs du salon de l’agriculture à Paris sont d’ailleurs invités à une animation découverte de ce verger, dont un quiz sur les variétés de pommes.