À Collection d’Art, la Garde républicaine crée l’événement
18 septembre 2025 — Culture et Patrimoine
Du 19 au 21 septembre, la neuvième édition de Collection d’Art, organisée en partenariat par le Département et la Chambre de métiers et de l’artisanat Normandie, revient à l’abbatiale Saint-Ouen à Rouen pour mettre en lumière des talents d’exception. Une vingtaine d’artisans ont prévu de se déplacer pour présenter au public leur savoir-faire, avec cette année des invités de prestige : les ateliers de la Garde républicaine.

Caserne Vérines, au numéro 12 place de la République à Paris : derrière l’imposante façade XIXe se cachent les ateliers de la Garde républicaine. C’est ici que sont entretenus et fourbis les sabres, restaurés les casques chromés et pièces de sellerie qui font tout le prestige de ce corps de gendarmerie, aujourd’hui attaché au protocole d’État. De véritables métiers d’art, perpétuant la tradition du bel ouvrage, du geste sûr et du cousu main, qu’il faut aller chercher derrière les portes vitrées au fond d’une vaste cour rectangulaire.
Tête de méduse et crinières noires
Des odeurs de cuir et de métal imprègnent les murs qui ont vu se succéder déjà plusieurs générations de maîtres-artisans chargés de perpétuer ces savoir-faire anciens. À lui seul, le couvre-chef de la Garde républicaine est déjà un livre d’histoire, venu des cuirassiers du Premier Empire, avec son cimier en laiton à tête de méduse, sa bonde chromée, sa crinière noire en crin de cheval et son plumet emblématique. « Le but était d’impressionner l’adversaire ! » rappelle le gendarme casquier tout en passant en revue dans la vitrine la collection aux garnitures étincelantes.A l’atelier voisin, les armuriers chargés de l’entretien des quelque 1 600 sabres de la Garde, dont les plus anciens modèles remontent à 1822, sont aussi à l’œuvre. Ici, on redresse les fourreaux, polit le métal, combat l’oxydation, monte et démonte les gardes pièces par pièces.
Petite précision au passage du maréchal des logis : « contrairement au sabre d’infanterie qui est droit, les sabres de cavalerie sont courbes pour s’adapter à la charge d’un cavalier ». Désormais arme d’apparat, il doit surtout être irréprochable, rigueur militaire oblige.
40 heures de travail pour 40 ans de service
Star des défilés du 14 juillet, le régiment de cavalerie est un peu le fleuron de la Garde républicaine. Dès lors, on ne s’étonnera pas de trouver ici la crème de la crème en matière de sellerie, métiers d’excellence attachés aux matières naturelles et à la valeur de l’outil. Une ancienne presse à balancier, authentique pièce de musée, trône au milieu de la pièce où sont entreposés les cuirs.C’est dans cet atelier que sont formés à chaud les sièges des selles d’armes modèle 1874 qui équipent encore aujourd’hui les cavaliers lors des cérémonies officielles. Plus largement, l’atelier travaille à l’ensemble du harnachement équestre (selles, brides et accessoires), ainsi qu’à la fabrication du célèbre shako, coiffe des régiments d’infanterie, toujours dans le respect pointilleux des traditions. « Une selle, c’est 40 heures de travail pour 40 ans de service, a-t-on coutume de dire ! », résume le maréchal des logis sellier, une pointe de fierté dans la voix.
Une invitation à traverser le temps
Bonne nouvelle, à l’occasion de Collection d’Art, le salon des métiers d’Art de la Seine-Maritime, les visiteurs auront à leur tour ce privilège de traverser le temps. Pour le week-end des Journées européennes du patrimoine, la Garde républicaine déplace en effet ses ateliers sous les voûtes séculaires de l’abbatiale Saint-Ouen de Rouen. Trois belles journées d’échanges s’annoncent pour découvrir toute la richesse de ces savoir-faire et l’histoire passionnante d’une formation militaire qui remonte à l’époque de Napoléon.Outre l’invité d’honneur, une vingtaine d’artisans seront comme chaque année au rendez-vous pour présenter leur travail, un concentré de compétences qui promet de régaler tous les sens, avec des stands très participatifs. Traditionnellement, la journée du vendredi dédiée aux scolaires devrait accueillir plus de 1 000 collégiens venus s’informer et qui sait, peut-être se découvrir une vocation ?
Émissions en direct
Enfin, tout au long de la manifestation et comme chaque année, l’équipe vidéo du Département animera au coeur de l'événement Collection d'Art, la quotidienne, enregistrée en direct à 15 h 30 tous les jours sur son studio délocalisé et retransmise à 19 h sur la chaîne Youtube du Département. Toutes les heures, un artisan sera également reçu sur le plateau de Talents d'ici, les artisans se mettent en scène. Ces émissions mettront en lumière de nombreux savoir-faire et invités (dont Claire Guéroult, vice-présidente en charge du développement du territoire, du tourisme et de l’attractivité et Patrick Boissier, adjudant du bureau du rayonnement de la Garde Républicaine).Collection d’Art : du 19 au 21 septembre à l’abbatiale Saint-Ouen de Rouen, manifestation entièrement gratuite dédiée aux métiers d’art.
A lire également : notre article du Seine-Maritime magazine n°59 Automne 2025
Plus d’infos : seinemaritime.fr