Après Le Havre et Salvador de Bahia, Charlie Dalin part à la conquête du globe
06 novembre 2020 — Sports
En novembre dernier, alors que Charlie Dalin venait tout juste de remporter la Transat Jacques Vabre, avec son co-skipper Yann Eliès, il avait répondu à l’appel de la rédaction de Seine-Maritime Magazine. Il était en pleine mer, à bord de son Imoca et avait communiqué sa joie avec les habitants de la Seine-Maritime « j’attendais ce moment depuis longtemps : en tant que Havrais, la Transat m’a toujours fait rêver et effectuer le départ de cette course dans la baie où j’ai tant de souvenirs d’enfance, c’était fort » (Seine-Maritime Magazine n°27).

Un an plus tard, Charlie Dalin s’apprête à reprendre la barre de son voilier monocoque « Apivia » pour le Vendée Globe. Le 8 novembre prochain, c’est seul à bord cette fois que le skippeur s’élancera pour la plus grande course à la voile autour du monde, sans escale et sans assistance.
PORTRAIT. Né au Havre en 1984, Charlie Dalin a toujours été fasciné par la mer et c’est dès l’âge de 6 ans qu’il apprend à tenir la barre, pour ne plus la lâcher. Très vite, le jeune garçon prend de la vitesse et enchaîne les compétitions au Club Nautique du Havre et les semaines bien remplies entre le lycée, les entraînements et les stages intensifs. En 2001, Bac S en poche et tête sur les épaules, Charlie Dalin s’inscrit à l’école d’architecture navale de Southampton. Ces études lui permettent de connaître les bateaux et leur fonctionnement sur le bout des doigts. À 25 ans, le skipper se lance dans l’aventure de la Mini Transat et termine en deuxième position. C’est là qu’il découvre la navigation au large en solo. « Quand on est seul sur son bateau, on se rend compte que l’océan est immense. J’aime ce sentiment, ce terrain de jeu sur lequel il n’y a pas de circuit, où l’on ne prend jamais deux fois la même route », avait-il confié entre deux manœuvres sur son monocoque. Ce fut l’une de ses premières victoires. S’en sont suivis de nombreux titres notamment celui de Champion de France élite de course au large 2014. En 2019, Charlie Dalin se lance en Imoca, un voilier monocoque destiné à la course océanique, à bord de son bateau flambant neuf Apivia « au cours de mes études et mes expériences, j’ai cumulé des petits savoirs qui m’ont servi quand il s’est agi de prendre part à la conception ». Cette connaissance sans faille du bateau a certainement fait la différence le 9 novembre 2019, lorsque, au terme de 13 jours et 12 heures de navigation, Charlie Dalin et son co-skipper Yann Eliès franchissent les premiers la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre à Salvador de Bahia au Brésil.
Celui qui petit dévorait les articles de presse sur les navigateurs fait aujourd’hui la Une de l’actualité. Vainqueur de la plus longue des courses transatlantiques, le skipper normand fait désormais partie des favoris au départ du Vendée Globe. Ses ambitions : « faire le tour du monde et plus si affinités ! » Et pour cela, il fera appel à son « sens marin ». Quelques jours avant le départ, il confie « avec Apivia on a sillonné l’Atlantique en long en large et en travers, mais on n’a pas encore parcouru le monde (…) Rien ne nous dira comment gérer le bateau, le sens marin est donc prépondérant sur le Vendée Globe. J’y vais avec beaucoup d’humilité, je n’y ai jamais participé (…) L’objectif c’est que le bateau aille chercher une victoire, mais il se passera ce qu’il se passera. »
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44 996,2 km : c’est la circonférence de la Terre. C’est aussi la distance que s’apprêtent à parcourir les 33 concurrents du Vendée Globe 2020. Lors de la dernière édition en 2016, le périple avait été effectué en 74 jours et 3 heures par le vainqueur.
Pour aller plus loin. Comment se nourrir en pleine mer et conserver des denrées alimentaires ? Comment en plein milieu de l’océan, Charlie Dalin peut-il charger l’ordinateur sur lequel il effectue sa navigation ? Pourra-t-il communiquer avec l’extérieur ? Retrouvez ici les dix essentiels que Charlie Dalin va emporter avec lui pour son périple autour du monde.