Le merveilleux univers des champignons
03 novembre 2021 — Environnement
L’automne réunit les conditions idéales pour le développement des champignons. Il est temps d’ouvrir l’oeil pour observer ces organismes vivants qui peuplent actuellement les forêts.

Alors que la plupart des arbres perdent leurs feuilles pour entamer une période durant laquelle ils vont vivre au ralenti, d’autres espèces naissent et croissent. Les champignons sont incontestablement les stars de la saison automnale. Cette période est donc particulièrement prisée par les cueilleurs amateurs de ces mets délicats. Toutefois, une bonne récolte nécessite des connaissances… et parfois un peu de chance !
Tout d’abord, il faut savoir où l’on s’apprête à mettre les pieds. Comme toute production végétale, les champignons appartiennent au propriétaire du sol où ils poussent. Dans les forêts publiques (domaniales, départementales, communales…), la cueillette est généralement autorisée. En revanche, dans les forêts privées, le ramassage est soumis à l’autorisation des propriétaires. La cueillette est une tolérance et non un droit. Elle doit en ce sens être raisonnable : les quantités prélevées sont modestes et destinées à une consommation personnelle. Le volume ne doit pas excéder cinq litres.
Dans le Bois des Pères à Grand-Couronne, une parcelle départementale de 72 hectares, la rencontre avec les champignons intervient rapidement dès que l’on ose quitter le chemin. C’est parti pour l’aventure, en prenant garde à l’endroit où l’on marche et en veillant à ne pas piétiner les zones où pousse l’élément tant convoité. Abritée par les fougères, au sol, sur des souches ou des troncs, une grande diversité de variétés s’offre à toute personne qui ouvre l’œil. En suivant Céline Gallais, technicienne à la gestion des parcs et forêts du Département, les trouvailles se succèdent et sont propices à l’observation. L’objectif n’est pas de dénicher les plus beaux sujets comestibles, mais bel et bien de mieux comprendre le fonctionnement de ce peuple végétal dont le monde est fascinant mais éminemment vaste.
La balade est pédagogique et suscite l’émerveillement. En fonction de la nature du sol (plus ou moins acide) et des peuplements présents (feuillus, résineux, âge des essences…), de l’orientation (situation chaude, ensoleillée…) et de la pluviométrie, le cueilleur ou simple curieux est susceptible de croiser la route de différents spécimens. Quelques chanterelles, des coulemelles et une langue de bœuf pourraient être au menu du jour.
Des vesses de loup se cachent dans divers secteurs, ainsi que de nombreux champignons décomposeurs dits saprophytes, qui se nourrissent de bois morts, soit au sol soit dans les arbres vivants. Un beau bouquet d’armillaires couleur miel, particulièrement photogénique, est à l’œuvre, non loin de tramètes versicolores. Chaque champignon a véritablement des caractéristiques qui lui sont propres et présente un grand intérêt d’un point de vue environnemental.
Couleurs, formes et tailles sont si multiples qu’il est difficile pour un non averti de partir seul à la cueillette en vue d’une bonne poêlée ! Essayez de vous former progressivement en patrouillant avec un spécialiste ou un connaisseur, en consultant des ouvrages mycologiques et en téléchargeant des applications dédiées. L’identification doit être rigoureuse et ne laisser aucune place au doute. Ne ramassez que les champignons que vous connaissez parfaitement : certains sujets vénéneux hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles.
Pour éviter toute prise de risque, n’hésitez pas à changer de cible. Une fois débarrassée de sa bogue si piquante, la châtaigne se laisse bien plus aisément récolter.