Le Munaé fait classe pour tous

26 mars 2025 — Culture et Patrimoine

Avec près de 950 000 œuvres et objets, le Musée national de l’Éducation (Munaé), à Rouen, abrite la plus vaste collection d’Europe consacrée à l’histoire de l’éducation. Loin d’être réservé aux spécialistes, il s’engage depuis plusieurs années à accueillir des publics souvent éloignés des institutions culturelles. Parmi eux, les jeunes accompagnés par l’Institut Départemental de l’Enfance, de la Famille et du Handicap pour l’Insertion (IDEFHI). Une convention de partenariat, renouvelée et élargie en mars 2025, scelle cette volonté partagée de faire du musée un lieu accessible à tous. Entretien avec Marie Brard, directrice du Munaé.

Le Munaé fait classe pour tous — © Vivien Leservoisier

Quelle est la nature du partenariat entre le Munaé et l’IDEFHI ?

Il s’agit d’un partenariat historique, qui existe depuis une quinzaine d’années. Il permet d’accueillir les jeunes accompagnés au titre de la protection de l’enfance et ceux en situation de handicap, dans le cadre de notre politique d’élargissement des publics. L’IDEFHI est un acteur social incontournable dans le département, et le Munaé, en tant que musée, a pour mission de s’ouvrir à ceux qui, pour diverses raisons, n’ont pas facilement accès à la culture. Ce partenariat répond pleinement à cette exigence.

Quel type d’activités proposez-vous aux jeunes de l’IDEFHI ?

Chaque année, de nombreux ateliers gratuits leur sont réservés. Les jeunes viennent notamment de l’Institut Médico-Educatif (IME) Le Chant du Loup et de l’Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique (ITEP) Vallée de Seine. Lors de ces visites, ils découvrent nos expositions, accompagnés par une médiatrice culturelle. Selon les choix des enseignants, les thématiques peuvent porter sur la leçon de morale, l’écriture à la plume ou encore l’école de la Troisième République, avec sa salle de classe reconstituée. Le but est de comprendre comment se faisait l’école autrefois pour mieux réfléchir à celle d’aujourd’hui. Nous proposons aussi des visites autour de nos expositions temporaires, comme « Fantastique Physique ! », avec des manipulations et des ateliers adaptés.

Quelle est la principale nouveauté apportée au partenariat en 2025 ?

La nouveauté majeure, c’est l’ouverture de l’offre hors temps scolaire. Désormais, à chaque période de vacances, de nouveaux ateliers sont proposés aux jeunes de l’IDEFHI. Cette évolution a été formalisée par une nouvelle convention signée officiellement au musée, en présence de Mylène Flamand, directrice générale de l’IDEFHI. Cette signature visait à marquer symboliquement l’enrichissement du partenariat et à réaffirmer notre volonté commune de le faire durer.

Le Munaé développe-t-il d’autres projets d’ouverture sociale ?

Oui, nous menons aussi ponctuellement d’autres projets culturels en lien avec des structures du territoire. En ce moment, un projet intergénérationnel est en cours autour du vêtement à l’école, en partenariat avec l’EHPAD Fondation Lamauve et l’association Espoir Jeunes, dans le quartier des Hauts-de-Rouen. Il s’appuie sur nos collections textiles et aborde des questions comme la mode, la laïcité ou les règles de vie à l’école, en faisant dialoguer des jeunes et des personnes âgées.