Les pieds dans la terre
26 février 2024 — Agriculture
Entre un monde de plus en plus urbanisé, et un métier, l’agriculture, devenu plus complexe, le fossé s’est creusé. Durant neuf jours, le Département s’installe au Salon International de l’Agriculture à Paris et en profite pour faire découvrir le quotidien de ceux qui, chaque jour, réinventent le travail de la terre. Aujourd’hui, Sol-en-Caux, un groupement d’agriculteurs de la Seine-Maritime, engagé dans la lutte contre l’érosion.

Les pieds dans un champ de colza et de féveroles, une quinzaine d’agriculteurs de Sol-en-Caux s’apprête à faire un « tour de plaine ». Ce Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE), né il y a dix ans autour de Cany-Barville après un hiver particulièrement pluvieux, couvre désormais toute la Seine-Maritime. « Son but à l’origine était de réfléchir aux problématiques d’érosion des sols », relève Benoît Georges dont le père faisait partie des fondateurs. D’une famille de cinq enfants de Fresnay-le-Long, tous dans l’agriculture, il a rejoint lui-même le groupement en 2013 au moment de son installation sur 90 hectares à Clères. « Je cherchais une solution pour améliorer la qualité des sols dans un contexte de grandes cultures (betterave, blé, lin textile, colza et pommes de terre, les cinq principales cultures du pays de Caux) qui laissent peu de résidus à terre après la récolte. » Le jeune agriculteur se lance alors dans le semis direct sous couvert végétal, une technique qui consiste à introduire entre une culture d’été et une culture de printemps, une culture intermédiaire, en général de plantes légumineuses fixatrices d’azote. « L’avantage est double : on évite de travailler le sol et on apporte de la matière organique qui retient l’eau et les limons durant les épisodes pluvieux. C’est ce qu’on appelle l’agriculture de conservation des sols (ACS) », explique Benoît Georges.