Tennis de table : les femmes en haut de l'affiche
07 mai 2025 — Sports
Le vendredi 9 mai, la salle Henri-Bartlet du Grand-Quevilly accueillera une rencontre décisive pour l’équipe féminine de tennis de table de l’ALCL. En cas de victoire, les joueuses pourraient retrouver la Pro A, l’élite nationale. Soutenu par le Département de la Seine-Maritime, ce rendez-vous met en lumière un club engagé de longue date pour le développement du sport féminin.

Un titre de champion de France en 2006, une quinzaine de saisons en première division, des participations régulières aux Coupes d’Europe : l’Amicale Laïque Césaire Levillain (ALCL) est incontestablement l’un des clubs phares du tennis de table féminin en Seine-Maritime. Mais au-delà des résultats sportifs, le club de Grand-Quevilly porte une ambition assumée : faire progresser la place des femmes dans ce sport. « Aujourd’hui, notre équipe fanion est la locomotive d’un projet plus global, qui concerne toutes les pratiquantes, du loisir à la compétition », affirme son président Philippe Barbaray.
Des professionnelles investies
Pauline Chasselin et Anaïs Salpin forment la colonne vertébrale de l’équipe féminine de l’ALCL tennis de table, qui évolue aujourd’hui en seconde division nationale. À 28 et 25 ans, les deux joueuses professionnelles ont choisi de s’impliquer durablement dans la vie du club. « Ce qui m’a donné envie de revenir, après un passage à Metz, c’est l’objectif de remontée en Pro A », confie Pauline. Mais au-delà de la compétition, elles apprécient l’état d’esprit qui y règne. « Ici, on peut proposer des choses, s’impliquer au quotidien. Ce n’est pas juste venir jouer un match et repartir », souligne Anaïs. Leur engagement dépasse les entraînements. Elles accompagnent les jeunes, soutiennent les autres équipes et participent aux actions du club. Elles portent aussi la voix du sport féminin. « A niveau égal, une femme gagne encore deux fois moins d'argent qu'un homme. Il y a des progrès, mais c'est lent », observe Pauline.
Pour toutes les femmes
Aujourd’hui, un tiers des licenciés de l’ALCL Tennis de Table sont des femmes. Ce chiffre reflète une volonté claire : rendre la pratique accessible à toutes, quel que soit l’âge ou le niveau. Des adolescentes en quête de performance aux retraitées venues partager un moment convivial, chacune y trouve sa place. « On a des pratiquantes de 12 à 77 ans. Et on fait en sorte que chacune se sente bien accompagnée, quel que soit son niveau », souligne Philippe Barbaray. Le club aligne plusieurs équipes dans les divisions féminines amateur pour les passionnées de compétition. Celles qui privilégient une pratique loisir bénéficient aussi d’un cadre accueillant. La mixité dans les entraînements est encouragée, tout comme la parité au sein des instances dirigeantes.
Le sport-santé, une autre manière de s’engager
Depuis quelques mois, un nouveau public franchit les portes du club. Diplômée en activité physique adaptée, Pauline Chasselin a lancé cette saison un créneau destiné à un petit groupe de personnes âgées. « L’idée, c’est de montrer que le tennis de table peut être accessible à tous, même à celles et ceux qui n’auraient jamais imaginé en faire », explique-t-elle. À la rentrée prochaine, elle espère élargir le dispositif à des personnes atteintes de maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson. Un projet qu’elle porte avec conviction. « C’est quelque chose qui me touche personnellement. J’ai envie d’offrir un espace où le sport peut vraiment aider à mieux vivre », confie la jeune championne. Une démarche qui s’inscrit pleinement dans l’état d’esprit du club : ouvrir le sport à tous les publics, sans exclusion.